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côté de la façade. Sur celle de gauche, s’élevait le célèbre jacquemart, capturé, en 1381, par Philippe Le Hardi, à Courtrai  ; mais ce drille flamand chargé de frapper avec un marteau sur un timbre, les heures, n’était plus comme jadis enfermé dans un clocheton bariolé de tons vifs et frotté d’or ; il était interné maintenant dans une cage de fer noir et on lui avait adjoint une compagne, puis un enfant, puis deux. Ils étaient devenus, à vrai dire, des poupées, découpées dans une image d’épinal et agrandies, sans ingénuité suffisante d’art.

Ces bonshommes étaient quand même plaisants et Durtal se rappelait, en les examinant, le seul artiste dont la Bourgogne ne chercha point à s’enorgueillir, Aloysius Bertrand qui, dans son Gaspard de la Nuit, les prôna en des phrases d’un relief rigoureux et d’une couleur singulière  ; mais cette cité, confite en la dévotion attardée de ses grands hommes La Monnoye et Piron, Crébillon et Rameau, Dubois et Rude, et privée de celle de Bossuet dont la gloire lui avait été soustraite par la ville de Meaux, paraissait ignorer jusqu’au titre même de ce livre.

Quant au reste de l’édifice, avec ses sages arc-boutants et ses raisonnables contre-forts, il était quelconque ; sa tour centrale, ainsi que ses quatre tourelles à capuces pointus, étaient modernes  ; il n’y avait plus de figures sculptées sous les voûtes du portail, car elles avaient été détruites pendant la Révolution par la canaille qui composait, de même que partout alors, le municipe. Somme toute, l’attrait extérieur de Notre-Dame résidait dans sa façade et se confinait là.

En revanche, malgré tous les retapages qu’il avait endurés,