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réveils aussitôt éteints des amours défuntes, après les sourdes convoitises des atmosphères féminines et les violentes séditions contre une existence murée, sans jour, sans intérêt, sans femme, la première période de la crise avait cessé.

Alors plus de lancinantes angoisses, plus de fièvres chaudes, d’idées fixes, plus de folles défaillances et d’affreux sursauts, mais une sorte de langueur charmante comme celle d’une convalescence, un lent apaisement de pensées, une complète résignation, une pâle quiétude, une rêverie mélancolique et souriante, un sentiment consolé et tendre comme celui que l’on éprouve parfois, le jour des Morts, devant une tombe d’ami depuis longtemps close.

Puis ces symptômes de la deuxième période avaient aussi disparu et la maladie semblait usée, quand tout à coup, au reçu de la lettre de Jeanne, elle se déclarait encore en un brutal accès ; alors, une abdication de soi-même, une détresse sans remède, un spleen sans recours, l’accablèrent ; il s’affaissa sous l’écroulement d’une vie qui, à peine reconstruite, s’abattait de nouveau, ensevelissant ses dernières espérances sous un bruyant monceau de dégâts et de ruines.