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et monumens de l’amérique.

qui distingue leurs productions. Cette influence est d’autant plus sensible que l’homme est plus éloigné de la civilisation. Quel contraste entre l’architecture d’un peuple qui a habité de vastes et ténébreuses cavernes, et celle de ces hordes long-temps nomades, dont les monumens hardis rappellent, dans le fût des colonnes, les troncs élancés des palmiers du désert ! Pour bien connaître l’origine des arts, il faut étudier la nature du site qui les a vus naître. Les seuls peuples américains chez lesquels nous trouvons des monumens remarquables, sont des peuples montagnards. Isolés dans la région des nuages, sur les plateaux les plus élevés du globe, entourés de volcans dont le cratère est environné de glaces éternelles, ils ne paroissent admirer, dans la solitude de ces déserts, que ce qui frappe l’imagination par la grandeur des masses. Les ouvrages qu’ils ont produits portent l’empreinte de la nature sauvage des Cordillères.

Une partie de cet Atlas est destinée à faire connaître les grandes scènes que présente cette nature. On s’est moins attaché à peindre celles qui produisent un effet pittoresque qu’à