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et monumens de l’amérique.

Les ouvrages les plus grossiers, les formes les plus bizarres, ces masses de rochers sculptés, qui n’imposent que par leur grandeur et par la haute antiquité qu’on leur attribue, les pyramides énormes qui annoncent le concours d’une multitude d’ouvriers ; tout se lie à l’étude philosophique de l’histoire.

C’est par ce même lien que les foibles restes de l’art, ou plutôt de l’industrie des peuples du nouveau continent, sont dignes de notre attention. Persuadé de cette vérité, j’ai réuni, pendant mes voyages, tout ce qu’une active curiosité a pu me faire découvrir dans des pays où, pendant des siècles de barbarie, l’intolérance a détruit presque tout ce qui tenoit aux mœurs et au culte des anciens habitans ; où l’on a démoli des édifices pour en arracher des pierres ou pour y chercher des trésors cachés.

Le rapprochement que je me propose de faire entre les ouvrages de l’art du Mexique et du Pérou, et ceux de l’ancien monde, répandra quelque intérêt sur mes recherches et sur l’Atlas pittoresque qui en contient les résultats. Eloigné de tout esprit de système, j’indiquerai les analogies qui se présentent