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et monumens de l’amérique.

n’attribue qu’au simple caprice ou à la négligence de l’artiste. Je doute fort que ce bas relief qui entoure le témalacatl, et tant d’autres sculptures en porphyre basaltique, aient été exécutés en n’employant que des outils de jade ou d’autres pierres très-dures : il est vrai que j’ai cherché en vain à me procurer quelque ciseau métallique des anciens Mexicains, semblable à celui que j’ai rapporté du Pérou ; mais Antonio de Herera, dans le dixième livre de son Histoire des Indes Occidentales, dit expressément que les habitans de la province maritime de Zacatollan, située entre Acapulco et Colima, préparoient deux sortes de cuivre, dont l’un étoit dur ou tranchant, et l’autre malléable : le cuivre dur servoit pour fabriquer des haches, des armes et des instrumens d’agriculture ; le cuivre malléable étoit employé pour des vases, des chaudières et d’autres ustensiles nécessaires dans l’économie domestique. Or, la côte de Zacatollan ayant été sujette aux rois d’Anahuac, il ne paroit pas probable que, dans les environs de la capitale du royaume, on ait continué à sculpter les pierres par frottement, si l’on peu voit se procurer des