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vues des cordillères,

Les jambages de ces portes n’étoilent pas parallèles, mais inclinés, sans doute pour que l’on pût employer des linteaux de pierre d’une moindre largeur. Les niches (hoco) pratiquées dans les murs, et servant d’armoires, imitent la forme de ces porte rastremate : c’est l’inclinaison de leurs jambages qui donne aux édifices péruviens une certaine ressemblance avec ceux de l’Égypte, dans lesquels les linteaux sont constamment plus courts que l’ouverture inférieure des pertes. Entre les hocos se trouvent des pierres cylindriques, à surface polie, qui saillent hors du mur, à cinq décimètres de longeur : les indigènes nous ont assuré qu’elles servoient à suspendre des armes ou des vêtemens. On observe en outre, dans les encoignures des murs, des traverses de porphyre d’une forme bizarre. M. de La Condamine croit qu’elles étoient destinées à lier les deux murs : j’incline plutôt à croire que les cordages des hamacs étoient attachés autour de ces traverses ; du moins les trouve-t-on en bois, et servant au même usage, dans toutes les cabanes des Indiens de l’Orénoque.

Les Péruviens ont montré une habileté