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introduction.

C’est la seule de toutes les races qui ait fixé sa demeure dans les plaines brûlantes voisines de l’Océan, comme sur le dos des montagnes, où elle s’élève à des hauteurs qui excèdent de 200 toises celle du Pic de Ténériffe.

Le nombre des langues qui distinguent les différentes peuplades indigènes paroit encore plus considérable dans le nouveau continent qu’en Afrique, où, d’après les recherches récentes de MM. Seetzen et Vater, il y en a au-delà de cent quarante. Sous ce rapport, l’Amérique entière ressemble au Caucase, à l’Italie, avant la conquête des Romains, à l’Asie mineure lorsqu’elle réunis soit, sur une petite étendue de terrain, les Ciliciens de race sémitique, les Phrygiens d’origine thrace, les Lydiens et les Celtes. La configuration du sol, la force de la végétation, la crainte qu’ont, sous les tropiques, les peuples montagnards de s’exposer aux chaleurs des plaines, en-