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yeux bandés. Sur la même page on trouve des agaves qui rendent du sang lorsqu’on les coupe. Celle allégorie fait-elle allusion au serpent qui empoisonne l’eau, la source de toute vie organique[1], à la victoire de Krichna sur le dragon Kaliya, à la séduction et à la purification par le feu ? Il est évident que la figure du serpent, dans les peintures mexicaines, indique deux idées très-différentes. Dans les reliefs qui indiquent la division de l’année et des cycles, cette figure n’exprime que le temps, œvum. Le serpent, représenté en rapport avec la mère des hommes (Cihuacohuatl), ou terrassé par le Grand Esprit Teotl, lorsqu’il prend la forme d’une des divinités subalternes, est le génie du mal, un véritable κακοδαίμων. Chez les Égyptiens, ce n’étoit pas l’hiéroglyphe du serpent[2], mais celui de l’hippopotame qui exprimoit cette dernière idée.

Les figures sans vêtemens, comme celle du groupe no x, et la déesse de la volupté,

  1. Paullinus de S. Bartholomæo, Codices Avenses, p. 235.
  2. Zoega, p. 445, n. 35.