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et monumens de l’amérique.

collier de crânes d’hommes : les Vedas ordonnent qu’on lui fasse des sacrifices humains. L’ancien culte de Câli, dont l’horrible cruauté a été mitigée par la réforme de Bouddha, offre sans doute de grandes ressemblances avec le culte de Mictlancihuatl, la déesse de l’enfer, et avec celui de plusieurs autres divinités mexicaines : mais, en étudiant l’histoire des peuples d’Anahuac, on est tenté de regarder ces ressemblances comme purement accidentelles. On n’est pas en droit de supposer des communications partout où l’on trouve, chez des peuples à demi barbares, le culte du soleil, ou l’usage de sacrifier des victimes humaines ; et cet usage, loin d’avoir été apporté de l’Asie orientale, pourroit bien avoir pris naissance dans la vallée même du Mexique. L’histoire nous apprend en effet que, lorsque les Espagnols arrivèrent à Ténochtitlan, ce culte sanguinaire, qui rappelle ceux de Câli, de Moloch et de l’Esus des Gaulois, n’existoit que depuis deux cents ans.

Les nations qui, depuis le septième jusqu’au douzième siècle, ont inondé successivement le Mexique (les Toltèques, les Chichimèques, les Nahuatlaques, les Acolhues,