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et monumens de l’amérique.

enfans de Cihuacohuatl ; elles rappellent le Caïn et l’Abel des traditions hébraïques. Je doute d’ailleurs que la différence de couleur que l’on remarque entre les deux figures indique une différence de race, comme dans les peintures égyptiennes trouvées dans les tombeaux des rois à Thèbes, et dans les ornemens moulés en terre et appliqués sur les caisses des momies de Sakharah[1]. En étudiant avec soin les hiéroglyphes historiques des Mexicains, on croit reconnaître que les têtes et les mains des figures sont peintes comme au hasard, tantôt en jaune, tantôt en bleu, tantôt en rouge.

La cosmogonie des Mexicains, leurs traditions sur la mère des hommes, déchue de son premier état de bonheur et d’innocence ; l’idée d’une grande inondation, dans laquelle une seule famille s’est échappée sur un radeau ; l’histoire d’un édifice pyramidal élevé par l’orgueil des hommes et détruit par la colère des dieux ; les cérémonies d’ablution pratiquées à la naissance des enfans ; ces idoles faites avec la farine de maïs pétrie, et

  1. Denon, Voyage en Égypte, p. 298-313.