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vues des cordillères,

dignation, lorsqu’on voit l’abandon extrême dans lequel on laisse ces restes précieux d’une collection qui a coulé tant de travail et de soin, et que l’infortuné Bolurini, doué de cet enthousiasme qui est propre à tous les hommes entreprenants, nomme, dans la préface de son Essai historique, « Le seul bien qu’il possède aux Indes, et qu’il ne voudroit pas échanger contre tout l’or et l’argent du nouveau monde. » Je n’entreprendrai pas ici de décrire en détail les peintures conservées au palais de la vice-royauté ; j’observerai seulement qu’il en existe qui ont plus de six mètres de long sur deux de large, et qui représentent les migrations des Aztèques depuis le Rio Gila jusqu’à la vallée de Ténochtitlan, la fondation de plusieurs villes, et les guerres avec les nations voisines.

La bibliothèque de l’université de Mexico n’offre plus de peintures hiéroglyphiques originales : je n’y ai trouvé que quelques copies linéaires, sans couleurs, et faites avec peu de soin. La collection la plus riche et la plus belle de la capitale est aujourd’hui celle de Don José Antonio Pichardo, membre de la congrégation de San Felipe Neri. La