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vues des cordillères,

contre les messagers d’état porteurs des ordres du roi de Ténochtitlan.

Malgré l’énorme quantité de peintures qui, regardées comme des monumens de l’idolâtrie mexicaine, ont été bridées au commencement de la conquête, par ordre des évêques et des premiers missionnaires, le chevalier Boturini[1], dont nous avons rappelé plus haut les malheurs, réussit encore, vers le milieu du dernier siècle, à réunir près de cinq cents de ces peintures hiéroglyphiques. Cette collection, la plus belle et la plus riche de toutes, a été dispersée comme celle de Siguenza, dont quelques foibles restes se sont conservés, jusqu’à l’expulsion des jésuites, à la bibliothèque de Saint-Pierre et de Saint-Paul, à Mexico. Une partie des peintures recueillies par Boturini a été envoyée en Europe, sur un vaisseau espagnol qui fut pris par un corsaire anglois. On n’a jamais su si ces peintures sont parvenues en Angleterre, ou si on les a jetées à la mer comme des toiles d’un tissu grossier et mal peintes : un voyageur très-instruit m’a assuré,

  1. Boturini, Tableau général, p. 1-96.