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vues des cordillères,

représentent les châtimens souvent barbares que les parens doivent infliger à leurs enfans, selon la gravité du délit, et selon l’âge et le sexe de celui qui l’a commis : une mère expose sa fille à la fumée du piment (Capsicum bacatum) : un père pique son fils de huit ans, avec des feuilles de pite qui sont terminées par de fortes épines ; la peinture indique en quels cas l’enfant ne peut être piqué qu’aux mains seules, et en quels autres cas il est permis aux parens d’étendre cette opération douloureuse sur le corps entier : un prêtre, teopixqui, châtie un novice, en lui jetant des tisons ardens sur la tête, parce qu’il a passé la nuit hors de l’enceinte du temple : un autre prêtre est peint assis, dans l’attitude d’observer les étoiles pour indiquer l’heure de minuit ; on distingue, dans la peinture mexicaine, l’hiéroglyphe de minuit placé au-dessus de la tête du prêtre, et une ligne ponctuée qui se dirige de l’œil de l’observateur vers une étoile[1] : on voit aussi avec intérêt les figures qui représentent des femmes filant au fuseau ou tissant en haute-lice ; un

  1. Thevenot, Tom. II, Pl. iv ; fig. 49, 51, 55, 61.