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vues des cordillères,

peuples aztèques. Le vice-roi Mendoza avoit fait ajouter à chaque page du recueil une explication en mexicain et en espagnol, de sorte que l’ensemble forme un ouvrage très-intéressant pour l’histoire. Les figures, malgré l’incorrection des contours, offrent plusieurs traits de mœurs extrêmement piquans : on y voit l’éducation des enfans depuis leur naissance jusqu’à ce qu’ils deviennent membres de la société, soit comme agriculteurs ou artisans, soit comme guerriers, soit comme prêtres. La quantité de nourriture qui convient à chaque âge, le châtiment qui doit être infligé aux enfans des deux sexes ; tout chez les Mexicains étoit prescrit dans le détail le plus minutieux, non par la loi, mais par des usages antiques dont il n’étoit pas permis de s’éloigner. Enchaînée par le despotisme et la barbarie des institutions sociales, sans liberté dans les actions les plus indifférentes de la vie domestique, la nation entière étoit élevée dans une triste uniformité d’habitudes et de superstitions. Les mêmes causes ont produit les mêmes effets dans l’ancienne Égypte, dans l’Inde, en Chine, au Mexique et au Pérou, partout où les hommes ne pré-