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vues des cordillères,

en zigzag, d’une manière particulière, à peu près comme le papier ou l’etoffe de nos éventails : deux tablettes d’un bois léger étoient collées aux extrémités, l’une par dessus, l’autre par dessous ; de sorte qu’avant de développer la peinture, l’ensemble offre la plus parfaite ressemblance avec nos livres reliés. Il résulte de cet arrangement, qu’en ouvrant un manuscrit mexicain comme on ouvre nos livres, on ne parvient à voir à la fois que la moitié des caractères, ceux qui sont peints d’un même côté de la peau ou du papier de maguey : pour examiner toutes les pages (si toutefois on peut appeler pages les différens replis d’une bande qui a souvent douze à quinze mètres de longueur), il faut étendre le manuscrit entier une fois de gauche à droite, et une autre fois de droite à gauche : sous ce rapport, les peintures mexicaines offrent la plus grande conformité avec les manuscrits siamois que l’on conserve à la bibliothèque impériale de Paris, et qui sont aussi plies en zigzag.

Les volumes que les premiers missionnaires de la Nouvelle-Espagne appeloient assez improprement des livres mexicains, renfer-