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LETTRE VIII


LES BORDS DE LA VESDRE. — VERVIERS


Le voyageur apaise une querelle en se sacrifiant et en se satisfaisant. — Paysage de la Vesdre. — Églogues. — Les vers d’Ovide mis en scène par le bon Dieu. — Quartiers de rochers qui pleuvent. — Ne traversez pas une idylle dans laquelle on fait un chemin de fer. — Verviers. — Les trois quartiers de Verviers. — Le marmot et la pipe. — Malheureuse ville si les cheminées y fument comme les enfants. — Limbourg. — La douane, la guérite, la frontière.


Aix-la-Chapelle, 4 août.


Hier, à neuf heures du matin comme la diligence de Liège à Aix-la-Chapelle allait partir, un brave bourgeois wallon ameutait les passants, se refusant à monter sur l’impériale, et me rappelant par l’énergie de sa résistance ce paysan auvergnat qui avait payé pour être dans la boîte, et non sur l’opéra. J’ai offert de prendre la place de ce digne voyageur, je suis monté sur l’opéra, tout s’est apaisé, et la diligence est partie.

Bien m’en a pris. La route est gaie et charmante. Ce n’est plus la Meuse, mais c’est la Vesdre. La Meuse s’en va par Maëstricht et Ruremonde à Rotterdam et à la mer.