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ii

paris à vol d’oiseau



N ous venons d’essayer de réparer pour le lecteur cette admirable église de Notre-Dame de Paris. Nous avons indiqué sommairement la plupart des beautés qu’elle avait au quinzième siècle et qui lui manquent aujourd’hui ; mais nous avons omis la principale, c’est la vue du Paris qu’on découvrait alors du haut de ses tours.

C’était en effet, quand, après avoir tâtonné long-temps dans la ténébreuse spirale qui perce perpendiculairement l’épaisse muraille des clochers, on débouchait enfin brusquement sur l’une des deux hautes plates-formes inondées de jour et d’air ; c’était un beau tableau que celui qui se déroulait à la fois de toutes parts sous vos yeux ; un spectacle sui generis, dont peuvent aisément se faire idée ceux de nos lecteurs qui ont eu le bonheur de voir une ville gothique, entière, complète, homogène, comme il en reste encore quelques-unes, Nuremberg en Bavière, Vittoria en Espagne ; ou même de plus petits échantillons, pourvu qu’ils soient bien conservés, Vitré en Bretagne, Nordhausen en Prusse.

Le Paris d’il y a trois cent cinquante ans, le Paris du quinzième siècle, était déjà une ville géante. Nous nous trompons en général, nous autres Parisiens, sur le terrain que nous croyons avoir gagné depuis. Paris, depuis Louis XI, ne s’est pas accru de beaucoup plus d’un tiers. Il a, certes, bien plus perdu en beauté qu’il n’a gagné en grandeur.

Paris est né, comme on sait, dans cette vieille île de la Cité qui a la