Page:Hugo - Lucrèce Borgia, Dessau, 1833.djvu/73

Cette page n’a pas encore été corrigée

de Marie, au nom de votre père et de votre mère, monseigneur, je vous demande la vie de ce capitaine.

Don Alphonse. Voilà aimer ! -vous pourrez faire de son cadavre ce qu’il vous plaira, madame, et je prétends que ce soit avant une heure.

Dona Lucrezia. Grâce pour Gennaro !

Don Alphonse. Si vous pouviez lire la ferme résolution qui est dans mon ame, vous n’en parleriez pas plus que s’il était déjà mort.

Dona Lucrezia, se relevant. Ah ! Prenez garde à vous, don Alphonse de Ferrare, mon quatrième mari !

Don Alphonse. Oh ! Ne faites pas la terrible, madame ! Sur mon ame, je ne vous crains pas ! Je sais vos allures. Je ne me laisserai pas empoisonner comme votre premier mari, ce pauvre gentilhomme d’Espagne dont je ne sais plus le nom, ni vous non plus ! Je ne me laisserai pas chasser comme votre second mari, Jean Sforza, seigneur de Pesaro, cet imbécille ! Je ne me laisserai pas tuer à coups de pique, sur n’importe quel escalier, comme le troisième, don Alphonse D’Aragon, faible enfant dont le sang n’a guère plus taché les dalles que