Page:Hugo - Lucrèce Borgia, Dessau, 1833.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

Don Alphonse. Vous voyez bien que votre altesse est mal instruite. Laissez-moi l’interroger. -capitaine Gennaro, êtes-vous celui qui a commis le crime ?

Dona Lucrezia, éperdue. On étouffe ici ! De l’air ! De l’air ! J’ai besoin de respirer un peu !

Elle va à une fenêtre, et en passant à côté de Gennaro, elle lui dit bas et rapidement : —dis que ce n’est pas toi !

Don Alphonse, à part. Elle lui a parlé bas.

Gennaro. Duc Alphonse, les pêcheurs de Calabre qui m’ont élevé, et qui m’ont trempé tout jeune dans la mer pour me rendre fort et hardi, m’ont enseigné cette maxime, avec laquelle on peut risquer souvent sa vie, jamais son honneur : -fais ce que tu dis, dis ce que tu fais. -duc Alphonse, je suis l’homme que vous cherchez.

Don Alphonse, se tournant vers dona Lucrezia. Vous avez ma parole de duc couronné, madame.

Dona Lucrezia. J’ai deux mots à vous dire en particulier, monseigneur.

Le duc fait signe à l’huissier et aux gardes de se retirer avec le prisonnier dans la salle voisine.

== AC