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assiné pour lui voler sa ville ! Oloferno Vitellozzo, ton oncle t’attend, tu sais bien, Iago D’Appiani, que j’ai empoisonné dans une fête ! Maffio Orsini, va parler de moi dans l’autre monde à ton frère de Gravina, que j’ai fait étrangler dans son sommeil ! Apostolo Gazella, j’ai fait décapiter ton père Francisco Gazella, j’ai fait égorger ton cousin Alphonse D’Aragon, dis-tu ; va les rejoindre ! -sur mon âme ! Vous m’avez donné un bal à Venise, je vous rends un souper à Ferrare. Fête pour fête, messeigneurs !

Jeppo. Voilà un rude réveil, Maffio !

Maffio. Songeons à Dieu !

Dona Lucrezia. Ah ! Mes jeunes amis du carnaval dernier ! Vous ne vous attendiez pas à cela ? Pardieu ! Il me semble que je me venge. Qu’en dites-vous, messieurs ? Qui est-ce qui se connaît en vengeance ici ? Ceci n’est point mal, je crois ! -hein ? Qu’en pensez-vous ? Pour une femme !

Aux moines. —mes pères, emmenez ces gentilshommes dans la salle voisine qui est préparée, confessez-les, et profitez du peu d’instans qui leur restent pour sauver ce qui peut être encore sauvé de chacun d’eux. —messieurs, que ceux d’entre v