Page:Hugo - Le Roi s amuse.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

50 · . - . faveur de notre assoupissement , comme on fait maintenant. Na- poléon prit tout. .1} la. fois ,_ d’un seul coup et d'une· seule main. · Le' lion rfa pas les mceurs du renand. — _ · · _ · · s Alors, Messieurs , c’était grand! L’empire, comme gouver- _ uement et eomme -adminlsti·ation , fut assurément une époque tfintolérable- tyrannie; mais souvenons-nous que notre liberté nous fut largement payee en gloire., La·li`rance d’alors avait , commekome sous Cesar, une attitude tout 2} la fois soumise et ` superbe. Ce n’était pas la France comme nous la voulons., la - France libre , la France sout·eraine'd'elle·meme, c'etait la France · csclaved'un homme et maitresse du monde. l _ _ » Alors on nous prenait notre libepté, c'est vrai ; mais on nous donnait un bien_sublime spectacle. on disaitb Tel jour, in telic heure, fentrerai dans telle capitale; et I’on yentrait. au jour dit et at l'heure dite. On faisait se- coudoyer toutes sortes de rois dans .-ses antichambres. On détronait une dynastie avec un décret du I Jloniteur.- Si -l’on avait la famaisie4d’une colonne, on en faisait lburnir le bronze par l’empereur·d’Autriche. On réglaitun peu F " · arbitrairement, je Yavoue, le sort des comédiens francais; mais on datait leréglement ,de Moskou. On nous prenait toutes nos - libertés, dis-je , on avait un bureaude censure ;_on mettait nos Iivres au pilon, on rayait nospieccsde l’afiicho; mais , in toutes · ' nos plaintes , on pouvait faire d’un seul mot des réponses magni- e Eques , on pouvait-nous répondre : Marengo! lénal Austerlitz! ‘ A » Alors, je le répete, c’était’ grand; aujouidhui, destjpetit. n Nous marchons afarbitraire comme alors , mais nous ne sommes pas des co1osses._Notre gouvernemeut n’est pas de- ceux qui pen- l F vent consoler une grande nation de la perte de sa liberté: En fait F d’art, nous déformons les '1`uileries; en fait de gloire , nous lais- sons périr la Pologne. Cela li’0tllpé0h0 pas nos petits hommes l d’état de traiter la liberté wmme s’ils étaient taillés ea despotes; F de mettre la France- sous leurs_ pieds, comme sib avaient des F ` épaules in porter le monde. Pour_ peu que cela continue encore · F · quelque temps , pour peu que les lois propcsées soient adoptées , la confiscation de tous nos droits sera complete. Aujound’hui on