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<poem> front Cherche les deux rayons de l’archange, elle y trouve Les deux cornes du bouc ; je ne sais quelle louve Qui tient l’être en sa gueule et l’emporte et le mord, Vient me lécher dans l’ombre, et dit : Je suis la mort. Quoi ; j’ai le désespoir à jamais pour demeure ; Horreur ! je t’aime, ô Dieu ! Grâce, ô mon Dieu !

                                                 Bien, pleure 

Sanglote, implore, écume, aime ; et sois rebuté ! Recommence toujours la même lâcheté ! Chien Satan, vautre-toi toujours dans ta bassesse ! — Oh ; je monte et descends et remonte sans cesse, De la création fouillant le souterrain, Le bas est de l’acier, le haut est de l’airain, A jamais, à jamais, à jamais ; Je frissonne, Et je cherche et je crie et j’appelle. Personne ; Et furieux, tremblant, désespéré, banni, Frappant des pieds, des mains et du front l’infini, Ainsi qu’un moucheron heurte une vitre sombre, A l’immensité morne arrachant des pans d’ombre, Seul, sans trouver d’issue et sans voir de clarté, Je tâte dans la nuit ce mur, l’éternité.


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