Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 2.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

madone, et, fourrant sa flanelle sanglante dans la bouteille, il le débarbouilla avec du gin. On revit la bouche, et Phelem-ghe-madone ouvrit une paupière. Les tempes semblaient fêlées.

— Encore une reprise, ami, dit Kilter. Et il ajouta : — Pour l’honneur de la basse ville.

Les gallois et les irlandais s’entendent ; pourtant Phelem-ghe-madone, ne fit aucun signe pouvant indiquer qu’il avait encore quelque chose dans l’esprit.

Phelem-ghe-madone se releva, Kilter le soutenant. C’était la vingt-cinquième reprise. À la manière dont ce cyclope, car il n’avait plus qu’un œil, se remit en posture, on comprit que c’était la fin et personne ne douta qu’il ne fût perdu. Il posa sa garde au-dessus du menton, gaucherie de moribond. Helmsgail, à peine en sueur, cria : Je parie pour moi. Mille contre un.

Helmsgail, levant le bras, frappa, et, ce fut étrange, tous deux tombèrent. On entendit un grognement gai.

C’était Phelem-ghe-madone qui était content.

Il avait profité du coup terrible qu’Helmsgail