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II

À M. LÉON BIGOT

avocat de maroteau
Paris, 5 novembre 1871.
Monsieur,

J’ai lu votre mémoire ; il est excellent, j’applaudis à vos généreux efforts. L’adhésion que vous désirez de moi, vous l’avez entière. Je vais même plus loin que vous.

La question que vous voyez en légiste, je la vois en philosophe. Le problème que vous élucidez si parfaitement, et avec une logique éloquente, au point de vue du droit écrit, est éclairé pour moi d’une lumière plus haute et plus, complète encore par le droit naturel. À une certaine profondeur, le droit naturel se confond avec le droit social.

Vous plaidez pour Maroteau, pour ce jeune homme, qui, poëte à dix-sept ans, soldat patriote à vingt ans, a eu, dans le funèbre printemps de 1871, un accès de fièvre, a écrit le cauchemar de cette fièvre, et aujourd’hui, pour cette page fatale, va, à vingt-deux ans, si l’on n’y met ordre, être