Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/277

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Donc, non, non, et non. Jamais.

Merci, cher ami, de vos bonnes et cordiales paroles. Les Misérables ne sont pas prêts encore et, vous le savez, je n’ai aucune hâte. Il faut revoir et copier. Quant à la grande œuvre nécessaire dont vous me parlez, j’espère bien qu’elle éclatera bientôt, et qu’elle sera datée de Villequier.

Tuus.
V.

Transmettez ma réponse, mais adoucissez-la. Je suis très sensible aux formes polies, et même gracieuses, de M. E. Gérard[1].


Au même[2].


25 octobre.

Cher Auguste, P. Meurice vous a-t-il lu il y a quinze jours les quelques lignes que je lui écrivais pour vous ? Je vous grondais d’écrire à tout le monde excepté à moi. Or, la montagne n’allant pas à Mahomet, Mahomet va à la montagne. Je vous écris. J’ai besoin d’abord de vous dire comme je suis joyeux du succès d’avant-garde de votre puissant et beau drame. Cela présage fièrement la grande victoire, que je crois immanquable. Ma femme vous dira, quant à vos petits démêlés intimes avec vos acteurs, que, pendant qu’elle lisait tout haut votre lettre, je l’ai interrompue pour lui dire ce qui, vingt lignes plus bas, était dans le post-scriptum. Nous sommes donc d’accord, vous et moi. J’aurais fait ce que vous avez fait. Je maintiendrais l’équilibre entre Mme Laurent et Rouvière, la femme avant l’homme. La menace de retirer le rôle suffirait pour vous faire ce que vous devez être, maître absolu. À présent, en avant, répétez, jouez et triomphez !

J’arrive à Ruy Blas. En même temps que votre lettre, il m’est arrivé une lettre de Laferrière très pressante. Seriez-vous assez bon pour vous rencontrer avec M, Hostein et lui dire ceci de ma part :

Frédérick Lemaître jouant César de Bazan, Laferrière, Ruy Blas, Mme Page, la Reine ; tout ceci indivisible ; pas de démarche de ma part ; je consentirais et j’autoriserais. Laferrière offre de venir, si Mme Page et don Salluste voulaient l’accompagner ; ils pourraient passer à Guernesey huit jours, loger chez Mme Ménage, dînant chez moi, je leur lirais la pièce et les ferais répéter. Si Frédérick voulait venir aussi, il serait admirablement le bien venu. Ce serait là un bon premier plan pour la reprise. Je confie tout ceci à vos excellentes mains que je serre dans les miennes[3].

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. Bibliothèque Nationale.