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Donc tout va bien et tout est bien, et je baise Hernani sur le doux front de Georges.

V.

Je n’ai pas interrompu un jour mon travail, même pour la lettre à Juarez[1].


À Auguste Vacquerie[2].


H.-H., dim. 23 [juin 1867].

Le succès, Auguste, c’est vous. Vous avez toutes les puissances et Hernani a triomphé par votre signe, hoc signo. Vous avez un rhumatisme d’aigle, et vous connaissez la route du soleil, et vous y allez en dépit des souffrances physiques et des haines littéraires. C’est à vous que je crie bravo ! Quand vous le rendrai-je ? je ne me le souhaite pas, car vous seriez en exil. Merci, ami, du fond du cœur.

Le succès est arrivé hier ici par deux dépêches électriques, l’une de Bruxelles, l’autre de Paris (E. Allix) et il est déjà dans les journaux anglais[3].

Remerciez mes acteurs. Je sais leur triomphe. Quand j’aurai les détails, mon remerciement sera moins banalement collectif. Le jour d’Hernani j’ai passé ma matinée à écrire à Juarez pour Maximilien[4]. (Ci-inclus ma lettre.)

Je vous serre dans mes bras, ô vainqueur que vous êtes !

V.

Ne vous étonnez pas du cachet noir. Vous savez que je ne cachète pas autrement (quand je cachète) depuis le 4 septembre[5].


Au même[6].


H.-H., mardi 25 [juin 1867].

Je reçois votre lettre exquise et émouvante. Je vous écris bien vite quatre lignes. Envoyez-moi la liste exacte de tous les acteurs grands et petits, je leur enverrai à chacun mon théâtre (édition Hetzel) complet avec une page signée de moi. Hier j’ai envoyé mon portrait-carte avec un mot au bas, à chacun des quatre, MM. Delaunay, Bressant, Maubant et Mlle Favart. Je

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. Sur ce billet est collée une coupure en anglais, qui constate le succès d’Hernani.
  4. Voir Actes et Paroles. Pendant l’exil.
  5. Bibliothèque Nationale.
  6. Inédite.