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Mais, la gauche s’abstenant, le peuple doit s’abstenir.

Le point d’appui manque au peuple. Donc pas de manifestation.

Le droit est du côté du peuple, la violence est du côte du pouvoir. Ne donnons au pouvoir aucun prétexte d’employer la violence contre le droit.

Personne, le 16 octobre, ne doit descendre dans la rue.

Ce qui sort virtuellement de la situation, c’est l’abolition du serment.

Une déclaration solennelle des représentants de la gauche se déliant du serment en face de la nation ; voilà la vraie issue de la crise. Issue morale et révolutionnaire. Que le peuple s’abstienne, et le chassepot est paralysé ; que les représentants parlent, et le serment est aboli.

Tels sont mes deux conseils, et puisque vous voulez bien me demander ma pensée, la voilà tout entière.

Je vous remercie de votre éloquent appel ; je prends la parole puisque vous me la donnez, et je vous serre la main.

Victor Hugo[1].


À Paul Meurice.


Bruxelles, 26 octobre, 3 heures.
PREMIÈRE PARTIE.
ACTE DEUXIÈME.
LES TROIS PRÊTRES.

Cher Meurice, auditoire unanime. Cet acte est acclamé, et déclaré unanimement nécessaire.

Je vous l’envoie. Mettez-le à son rang dans le manuscrit. Lisez, et remettez le tout à notre cher Auguste. Vous êtes mes providences.

Tuissimus.

Donc, voici le titre définitif :

TORQUEMADA.
Drame en deux parties.
1re PARTIE. — Deux actes.
2e PARTIE. — Trois actes[2].
  1. Communiquée par la librairie Cornuau. — Le Siècle, 15 octobre 1869.
  2. Lettre reliée au manuscrit de Torquemada et publiée dans Torquemada. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.Bibliothèque Nationale.