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L. MOZART. — SA METHODE DE VIOLON. 71

telle qu’elle est en usage aujourd’hui. Plusieurs, au lieu de le poser sur la clavicule, le tenait directement contre la poitrine, ainsi que nous pouvons le constater par ces premières lignes de l’introduction de la méthode :

"Il y a généralement deux manières de tenir le violon. La première est de poser le violon directement contre la poitrine, en abaissant un peu le côté de la chanterelle, afin que les coups d’archet portent plutôt en haut que de côté. Cette position est certainement très-agréable à la vue des auditeurs, surtout quand on tient le violon librement et sans avoir l’air gèné ; mais elle est un peu difficile pour le joueur parce que l’on n’a pas de soutien quand il faut démancher, à moins qu’on n’acquierre la facilité, par un exercice assidu, de le tenir avec aisance entre le pouce et le premier doigt."

"La deuxième manière de tenir le violon est plus commode pour le joueur. On le pose sur la clavicule, de façon que le menton se trouve du côte de la quatrième corde[1] en abaissant un peu le côté de la chanterelle pour la même raison que l’on a dit ci-dessus."

L'auteur donne ensuite quelques conseils sur la tenue et la conduite de l’archet et recommande particulièrement aux élèves de s’appliquer dès le début à tirer du son de l’instrument.

"Ou doit s’accoutumer aussi dès le commencement aux grands coups d’archet, et ne jamais jouer avec le poings ni avec de petits coups où l’on ne touche les cordes qu’à moitié. Il est vrai qu’un jeu rude écorche les oreilles dans le commencement, mais avec le temps et la patience, cette rudesse de son se perdra, et l’on acquerra et la force et la netteté du son en même temps. Au reste on se souviendra que le poignet doit contribuer le plus au ménagement du son."

  1. On lit dans la méthode de Woldesnar (Voyez ce nom, chap. XV) : "Il est indifférent de poser le menton sur la partie droite ou sur la gaucbe du violon puisque Tariini, Frantz (sic) et Cranier le plaçaient sur la droite, et que Locatelli, Jarnowick et Viotti le posent sur la gaucbe. Cette dernière manière est la plus générale." "Si l’élève est un enfant, dit Baillot, ou s’il est d’une petite taille, il faut lui placer le violon en conséquence et lui faire tenir le menton du côté de la chanterelle, jusqu’à ce qu’il soit assez grand pour jouer sans peine en le plaçant du côté de la quatrième corde."