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P. NARDINI, ÉLEVE DE TARTINI. 65

mordant pour les archets de contrebasse et de violoncelle que pour ceux de quinte et de violon. Il suffit, pour produire cet effet, d’y ajouter un peu de cire vierge.

Elèves de Tartini

Pierre Nardini, né à Fibiana en 1722, travailla le violon sous la direction de Tartini. Cet artiste ne brillait point par des prodiges de mécanisme dans l’exécution des difficultés ; inférieur sous ce rapport à Locatelli, son prédécesseur, il eut en compensation un son d’une admirable pureté, dont l’analogie avec la voix humaine était remarquable, et dans l'adagio, qui était alors le cachet du virtuose, il fit toujours admirer sou expression pénétrante. Le style de ses compositions manque un peu d’élévation, mais on y trouve de la suavité dans les mélodies et une certaine naïveté pleine de charmes. Il néglige la difficulté, mais il la crée sans le vouloir, parce qu’il est dans la nature du grand maître de ne rien faire de facile. Toute sa musique est asservie à l’art de l’archet, qu’il possédait dans la dernière perfection. Voilà pourquoi ses sonates ne font plus le même effet si elles ne sont exécutées suivant son école. D’ailleurs, la multiplicité des accidents, des agréments, des passages chromatiques, des trilles, des accords, des arpèges, en rendant cette musique très-expressive et très-harmonieuse, la rend en même temps très-difiicile.

Il n’a pas publié toutes ses productions; car le plus grand nombre de ses concertos est resté en manuscrit. Les œuvres qui ont été gravées et qui doivent particulièrement nous intéresser sont : 1" six concertos pour violon, op. 1, Amsterdam ; 2° six sonates pour violon et basse, op. 2, Berlin, 1765 ; Cartier a publié une nouvelle édition de ces sonates, Paris, Imbault ; 3° six solos pour violon, op. 5, ibid ; 4° six quatuors pour deux violons, alto et basse, Florence, 1782 ; 5° six duos pour deux violons, ibid.