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64 TARTINI. — SES SONATES.

Ecole italienne du Violon (étude spéciale de la double corde), sonates, fugues et morceaux divers de Corelli, Geminiani, Tartini et Nardini, avec accompagnement de piano, d’après la basse des auteurs, Paris, Richault.

Le violoniste Holmes a fait graver les 2°, 4°, 5° et 10° sonates de Tartini avec accompagnement de piano (Paris, au dépôt de Peters). La basse de cet accompagnement, en général bien écrite, n’est pas toujours conforme à celle que nous avons lue au Conservatoire dans l’édition d’Amsterdam.

Le largo de la 5° sonate en mi mineur est un lamentoso de l’expression la plus touchante.

La 10° sonate, en sol mineur, est intitulée : La Didone abandonnato, elle se compose d’un premier morceau affectueux, triste et plaintif ; d’un presto plein d’agitation et de désespoir, et d’un allegro moderato où la simplicité succède à la passion comme le calme à la tempête, tout en conservant une empreinte de tristesse et en exprimant des sentiments de tendresse en même temps que des regrets.

Cette sonate est un chef-d’œuvre rare d’expression et de sensibilité. La bibliothèque du Conservatoire de Paris possède en manuscrits, une grande partie des œuvres de Tartini. Tartini disait sérieusement que la colophane était la moitié du talent, et comme il le croyait un peu, il la faisait lui-même. Voici son procédé : "Il s’agit de prendre une casserole de terre vernie ou d’argent, on y met autant d’eau que de matière résineuse, on place le tout sur un feu ardent, on écume avec une cuiller tout ce qui est rejeté en haut par l’ébullition. Quand il n’y a plus d’écume sur la surface de l’eau, on laisse réduire le résidu, puis on le verse dans des boîtes préparées ou dans une coquille d’œuf que l’on écaille à mesure qu’on veut s’en servir."

Il est bon d’observer que la colophane doit avoir plus de