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52 AUTRES ÉLÈVES DE CORELLI. — L. SOMIS.

doit être exécutée, et l'on satisfait ce besoin par l’invention de la crémaillère, bande de métal posée sur la partie de la baguette où se fixe la hausse et divisée en un certain nombre de dents. Une bride mobile, en fil de fer ou en laiton, attachée à la hausse, servait à l'accrochement de celle-ci à l’un des degrés de la crémaillère, ou plus haut ou plus bas, suivant la tension que l’exécutant voulait donner aux crins.

A cette époque, la tête était toujours très-allongée et terminée en pointe qui se recourbait un peu en arriére. La baguette était toujours plus ou moins bombée. Tel était l’archet de Corelli et celui de Vivaldi. Ces deux maîtres, qui vivaient au commencement du dix-huitième siècle, n’avaient pas encore reconnu la nécessité de rendre la baguette flexible, parce qu’ils n’avaient point imaginé de colorer la musique par des nuances variées : ils ne connaissaient qu’une sorte d’effet de convention, lequel consistait à répéter une phrase piano, après qu’on l’avait fait entendre forte.

Chose remarquable, la construction des instruments à archet était parvenue au plus haut point de perfection, tandis que l’archet était encore relativement à l’état rudimentaire (l).

Fondateur l’école piémontaise du violon.

Somis Laurent, autre élève de Corelli, était né dans le Piémout vers la fin du dix-septième siècle, et avait visité dans sa jeunesse Rome et Venise, pour entendre les virtuoses de cette époque. Corelli lui fit étudier ses sonates, et d’abord Somis s’attacha à son style ; mais lorsqu’il entendit Vivaldi, il se modifia d’après sa manière et l’imita dans ses compositions. Somis fut le fondateur de l'école piémontaise du violon qui exerça une très-grande influence sur l’art de jouer de cet instrument.

(1) Fétis, Stradivarius, etc.