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taient réfugiés sur les bords de la mer Caspienne. Plus tard ils pénétrèrent dans l'Asie centrale, et jusqu'en Chine, Du temps de Tchinggiskhan et de ses successeurs, des Missionnaires Franciscains et Dominicains furent envoyés en Tartarie. Les conversions furent nombreuses ; des princes mêmes, dit-on, et des empereurs se firent baptiser. Mais on ne peut entièrement ajouter foi aux ambassades tartares, qui, pour attirer plus facilement les princes chrétiens de l'Europe dans une ligue contre les Musulmans, ne manquaient jamais de dire que leurs maîtres avaient été baptisés, et faisaient profession du christianisme. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'au commencement du quatorzième siècle, le pape Clément V érigea à Péking un archevêché en faveur de Jean de Montcorvin, Missionnaire Franciscain, qui évangélisa les Tartares pendant quarante- deux ans. Il traduisit en langue mongole le nouveau Testament et les Psaumes de David, et laissa en mourant une chrétienté très-florissante. On trouve à ce sujet des détails très-curieux, dans Le livre de l'estât du Grant Caan (1)[1], extraits d'un manuscrit de la Bibliothèque nationale, et publiés dans le Nouveau Journal Asiatique (2)[2], par M. Jacquet, savant orientaliste. Nous pensons qu'on nous saura gré d'en reproduire ici quelques fragments.


DES FRERES MENEURS
QUI DEMEURENT EN CE PAYS DE CATHAY (Chine)

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« En la ditte cite de Cambalech (3)[3] fu uns archeuesques,

  1. (1) Cette compilation date du quatorzième siècle, et a été faite par ordre pu pape Jean XXII.
  2. (2) Nouveau Journal Asiatique, tom. VI, pag. 68, 69, 70, 71.
  3. 3) Cambalech, mot mongol qui signifie palais de l'empereur. C'est le nom qu'on donnait à Péking, sous la dynastie mongole des Yuen.