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débris du nestorianisme établi dans la Tartarie et les dogmes des Bouddhistes : voilà toutes les innovations dont il a pu rester quelques traces dans l'Asie orientale ; et, comme on voit, le commerce des Francs n'y entre que pour peu de chose. Les Asiatiques sont toujours punis du dédain qu'ils ont pour les connaissances des Européens, par le peu de fruit que ce dédain même leur permet d'en tirer. Pour me borner donc à ce qui concerne les occidentaux, et pour achever de justifier ce que j'ai dit en commençant ces Mémoires, que les effets des rapports qu'ils avaient eus dans le treizième siècle avec les peuples de la haute Asie, avaient contribué indirectement aux progrès de la civilisation européenne, je terminerai par une réflexion que je présenterai avec d'autant plus de confiance, qu'elle n'est pas entièrement nouvelle, et que cependant les faits que nous venons d'étudier semblent propres à lui prêter un appui qu'elle n'avait pas auparavant.

» Avant l'établissement des rapports que les croisades d'abord, et plus encore l'irruption des Mongols, firent naître entre les nations de l'Orient et de l'Occident, la plupart de ces inventions qui ont signalé la fin du moyen âge, étaient depuis des siècles connues des Asiatiques. La polarité de l'aimant avait été observée et mise en œuvre à la Chine, dès les époques les plus reculées. Les poudres explosives ont été de tout temps connues des Hindous et des Chinois. Ces derniers avaient, au dixième siècle, des chars à foudre qui paraissent avoir été des canons. Il est difficile de voir autre chose dans les pierriers à feu, dont il est si souvent parlé dans l'histoire des Mongols. Houlagou,