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Dans la seconde période, le khalifat fut détruit ; une » principauté mongole se trouva fondée dans la Perse ; elle confinait aux Etats du sultan d'Egypte. Une rivalité sanglante s'éleva entre les deux pays : les Chrétiens orientaux s'attachèrent à l'aigrir. L'empire des Mongols était divisé ; ceux de Perse eurent besoin d'auxiliaires, leurs vassaux d'Arménie leur en procurèrent ; ces auxiliaires furent les Francs. Leur puissance déclinait alors de plus en plus ; elle ne tarda pas à être détruite. De nouvelles croisades pouvaient la relever. Les Mongols sollicitèrent en occident ; ils joignirent leurs exhortations à celles des Géorgiens, des Arméniens, des débris des croisés réfugiés en Chypre, et à celles des souverains pontifes. Les premiers Tartares avaient débuté par des menaces et des injures ; les derniers en vinrent aux offres, et descendirent jusqu'aux prières. Vingt ambassadeurs furent envoyés par eux en Italie, en Espagne, en France, en Angleterre ; et il ne tint pas à eux, que le feu des guerres saintes ne se rallumât et ne s'étendit encore sur l'Europe et sur l'Asie.

» Ces tentatives diplomatiques dont le récit forme, pour ainsi dire, un épilogue des expéditions d'outre-mer, à peine aperçues par ceux qui en ont tracé l'histoire, ignorées même de la plupart d'entre eux, méritaient peut-être de fixer notre attention. Il fallait rassembler les faits, résoudre les difficultés, mettre en lumière le système politique auquel se lient les négociations avec les Tartares. Les particularités de ce genre ne pouvaient être appréciées tant qu'on les considérait isolément, et sans les examiner dans leur ensemble. On pouvait mettre en doute, comme Voltaire et De Guignes, qu'un roi des Tartares eût pré