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partie de la grande caravane qui se rendait à Péking ; la veille, ils s'étaient arrêtés chez un de leurs amis, prince des Ortous, et avaient été ainsi laissés en arrière par lo gros de la troupe.

Le ministre du roi des Alechan avait le caractère ouvert et l'esprit assez pénétrant ; il joignait à la bonhomie mongole des manières vives et élégantes, qu'il avait sans doute acquises dans ses fréquents voyages à Péking. Il nous questionna beaucoup sur le pays que les Tartares nomment ciel d'occident ; il nous apprit que tous les trois ans un grand nombre de nos compatriotes, venus des divers royaumes occidentaux, allaient rendre leurs hommages à l'empereur de Péking.

Il est inutile de dire, qu'en général les Tartares ne poussent pas fort loin leurs études géographiques. L'occident est tout simplement, pour eux, le Thibet, et quelques pays environnants dont ils ont entendu parler par les Lamas qui avaient fait le pèlerinage de Lha-Ssa. Ils croient fermement, qu'après le Thibet, il n'y a plus rien : c'est là que finit le monde, disent-ils ; plus loin, il n'y a qu'une mer sans rivages.

Quand nous eûmes satisfait à toutes les questions du globule rouge, nous lui en adressâmes quelques-unes sur le pays des Alechan et sur leur voyage à Péking. — Il est d'usage, nous dit-il, que tous les souverains du monde se rendent à Péking pour les fêtes du nouvel an. Les plus rapprochés sont tenus d'y aller tous les ans ; les autres, ceux qui occupent les extrémités de la terre, y vont chaque deux ou chaque trois ans, suivant la longueur de la route qu'ils ont à faire. — Quel est votre but, en Vous rendant