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LABRADOR ET ANTICOSTI

tié depuis le milieu du siècle. Il faut attribuer cette prodigieuse diminution à une excessive mortalité des enfants en bas âge. Sans ce fait douloureux, les familles seraient nombreuses ; et comme il y a là un mal auquel il est presque impossible de porter remède, vu les conditions de la vie chez ces sauvages, on peut dire qu’un jour prochain verra disparaître les derniers représentants de la race montagnaise. La transition de la vie entièrement sauvage à celle de l’homme civilisé est fatale au peuple qui la subit. Le mélange des deux genres de vie, tel qu’il existe actuellement chez nos indigènes, double les inconvénients mais non les avantages de l’un et de l’autre.


ANGÉLIQUE MICHEL.
Montagnaise de Godbout, âgée de 102 ans ; morte à l’âge de 106 ans.
(Photog. par N.-A. Comeau.)

Quel est donc, aujourd’hui, le chiffre total de la population montagnaise ? Il est facile de le constater de façon approximative, en calculant le nombre des familles qui se rendent chaque été aux diverses missions de la côte du golfe et de celle de l’Atlantique. Voici les statistiques que me fournirent les Pères Oblats en 1895. Il vient chaque année à Betsiamis environ 120 familles ; aux Sept-Îles, 90 ; à Mingan, 90 ; à Musquarro, 100 ; à la baie des Esquimaux, 35 ; à la baie d’Ungava, 35. Cela