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NATASHQUAN

d’histoire à Natashquan ! Cela veut dire simplement que tout s’y passa à peu près comme de coutume. Chaque année ramenait les moissons habituelles de la mer, d’abondance variable. La mort faisait quelques vides comblés, et au delà, par les naissances. La preuve que la population s’accroissait, en effet, de façon notable, c’est qu’à l’automne de 1884 il fallait établir une deuxième école à Natashquan, la première ne suffisant plus à contenir tous les marmots avides de s’initier aux problèmes ardus de l’alphabet.

On s’aperçut même que la chapelle était insuffisante, elle aussi, et l’on décida, en septembre 1884, de l’allonger de trente-cinq pieds. Le 27 octobre, Monseigneur Bossé, faisant la visite pastorale à Natashquan, écrivait dans les archives de la Mission qu’il aurait préféré que l’on bâtît une église neuve, mais qu’il autorisait néanmoins l’agrandissement projeté qui imposerait une dépense moins considérable à la population. Ce motif était fort raisonnable ; car, dans ces années-là, la pêche était peu fructueuse.

En ce même séjour du Préfet apostolique à Natashquan, il fut décidé que la desserte de ce poste commencerait à Betchewun, du côté de l’ouest. À l’est, c’est à Musquarro que se terminerait le district confié au missionnaire de Natashquan, parce qu’un autre missionnaire desservait alors le reste de la Côte jusqu’au Blanc-Sablon.

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Au commencement de 1885, Natashquan comptait quatre-vingts familles, comprenant 412 personnes, dont 265 communiants. Au 1er janvier 1886, il y avait 418 âmes et 274 communiants. À part cinq ou six familles canadiennes, toutes les autres étaient de race acadienne. Ce fut sans doute à cette époque que la population de ce poste fut le plus considérable. Car, cette année-là même, un exode important diminua presque de moitié le nombre des habitants de Natashquan.