Page:Huard - Labrador et Anticosti, 1897.djvu/323

Cette page a été validée par deux contributeurs.
305
POINTE-AUX-ESQUIMAUX

restait toujours la même ou plutôt devenait de plus en plus grande. Heureusement, grâce à l’appui de Son Éminence le Card. Taschereau, le Préfet apostolique obtint la création d’un bureau d’Examinateurs à la Pointe-aux-Esquimaux ; et les élèves du Couvent eurent désormais la facilité d’obtenir les diplômes d’école primaire ou modèle. En 1892, sur quinze institutrices qui enseignaient dans la Préfecture, douze étaient d’anciennes élèves diplômées du Couvent de Saint-Joseph du Labrador. — La moisson était commencée, récompense des pénibles labeurs du défrichement.

J’ai tenu à mettre en lumière l’œuvre scolaire de l’ancien Préfet apostolique du Labrador. Ce qu’a fait Mgr Bossé, l’Église le fait partout. Où en serions-nous, dans la province de Québec, si le clergé catholique n’avait pas consacré tant de dévouement à l’éducation du peuple !

Il faut répéter ces choses à temps et à contretemps, pour empêcher que l’opinion publique ne s’égare dans ses appréciations. Car il y a, ici et là, de petits messieurs qui n’ont jamais donné un sou ni versé une sueur pour l’instruction populaire, et qui, du bout d’une plume trempée dans l’ignorance et parfois dans l’impiété, s’efforcent à rayer tant de pages glorieuses de l’histoire du peuple canadien-français…

* * *

Il n’entre pas dans le cadre de cet ouvrage de raconter les autres travaux de Mgr Bossé en cet immense territoire qui lui était confié. Il aurait certes compté pour rien toutes les fatigues et tous les labeurs de son apostolat, s’il avait été assuré d’avoir toujours à sa disposition les missionnaires dont il avait besoin pour desservir toutes les missions de la Préfecture. Mais il lui était de plus en plus difficile de maintenir au complet les « cadres » de son clergé. En effet les circonstances changeaient, même dans le diocèse de Québec, où il avait d’abord trouvé facilement les collaborateurs qu’il lui fallait.