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CHAPITRE DOUZIÈME

Île d’Anticosti (Suite)


Histoire de l’Anticosti. — Une Compagnie malheureuse. — Ce que M. Gregory a dit de la terre d’Anticosti. — L’ère des naufrages. — L’avis de M. Faucher de Saint-Maurice. — Une prétendue mine d’argent. — La Notice de M. Despecher : quelques extraits. — Les explorateurs français de 1895. — Inquiétudes des Anticostiens. — Impressions de voyage de M. Combes. — Température de l’Anticosti. — L’exploration Bureau. — Géographie physique de l’île. — Finie, la légende ! — M. H. Menier, acquéreur de l’Anticosti. — Nouvelle ère. — Promesses d’avenir de l’Anticosti. — Les voies de communication.


Puisque nous voilà arrêtés au moins pour tout ce jour, profitons de la circonstance pour étudier, de façon générale, l’île d’Anticosti : quelle est son histoire ? quelle est sa valeur agricole et industrielle ? qu’en adviendra-t-il ?

Jacques Cartier (pour ne pas remonter jusqu’au déluge) prit possession de l’île d’Anticosti en 1535, au nom du roi de France. En 1680, par lettres patentes, Louis XIV en fait la concession à Louis Jolliet « en considération de sa découverte du pays des Illinois et de son voyage dans la baie d’Hudson, pour l’intérêt et l’avantage de la ferme du Roi, pour y faire des établissements de pêche de morue verte et sèche, huiles de loups marins et baleines, et, par ce moyen, commercer en ce pays et dans les Isles de l’Amérique. » Le sieur Jolliet fonda un établissement à la Pointe-aux-Anglais, et s’occupa de la traite des pelleteries et de la pêche. Mais il ne paraît pas qu’il se soit fort enrichi des revenus de sa seigneurie.

Après la mort de Jolliet et de ses enfants, « la propriété s’est perpétuée, pendant plus de 200 ans, en la possession indivise