Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lume vaut une bibliothèque. Vous venez en droite ligne de Virgile et de Théocrite. Je vous lis et je vous aime. »


Nous vivions alors dans la Bohème du Doyenné, avec Théophile Gautier, Gérard de Nerval et les autres.

— Mon cher poète, dis-je à l’auteur de la Comédie de la Mort, lis cette lettre de Hugo et dis-moi s’il est permis de se moquer ainsi des gens.

— Il ne se moque pas de toi. Hugo voit tout en grand et en beau ; il se passionne à tout propos ; ton livre a éveillé en lui un orage de poésies. Du reste, je le verrai dimanche et je saurai ce qu’il pense de tes vers. N’en parlons pas jusque-là.

Théo avait raison. Le jour même, deux lettres d’invitation écrites de la main de madame Victor Hugo, nous vinrent à Théo et à moi. Déjà nos deux amis, Gérard de Nerval et Alphonse Esquiros, étaient invités pour ce