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MYSTÉRIEUX
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que par les principaux citoyens des Trois-Rivières, etc., soit présentée au gouverneur général ; et cherchez, de plus, des amis qui puissent vous protéger auprès de la marquise de Beauharnais, cela ne vous nuira pas.

— Vous avez raison, M. Gravel ; votre conseil est bien trouvé. Le commandant des Trois-Rivières, M. Bégon, qui m’est très dévoué, m’aidera sans doute. Mais, j’y pense, il y a l’intendant, M. Hocquart, qui n’aime pas M. Bégon et qui, à cause de cela, me regarde peut-être avec méfiance et défaveur. Depuis qu’il est question de son mariage avec la nièce du gouverneur général, on dit que son influence est considérable auprès de la marquise. C’est du moins l’opinion de M. Bégon, à qui j’ai entendu parler de la chose.

— Quelle est donc cette nièce ? demanda Léandre Gravel.

— D’après ce que j’ai entendu dire, répondit DuPlessis, ce serait la fille de M. Claude de Beauharnais. Comme vous savez peut-être, la marquise avait épousé en premières noces M. de Lanaudière, et c’est une demoiselle de Lanaudière que le frère du gouverneur épousa à son tour, de sorte que le marquis, Charles, s’est trouvé par son mariage avec dame veuve de Lanaudière, il y a une vingtaine d’années, en même temps beau-père de son frère Claude.[1]

— Et où demeure cette demoiselle de Beauharnais, M. DuPlessis ?

— Avec son aïeule, qui se trouve aussi être sa tante, la marquise, dont elle est, de plus, l’enfant adoptive.

  1. C’est de l’union de ce dernier avec mademoiselle de Lanaudière que descendait Hortense Beauharnais, mère de Napoléon iii, mariée à Louis Bonaparte, frère de Napoléon ier, marié lui-même à dame veuve Joséphine de Beauharnais, mère d’Hortense.