Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/118

Cette page n’a pas encore été corrigée


Oh, ça, dit le valet, en surprenant sa belle,
Je te tiens donc, et mon argent aussi.
Voyez la gentille femelle :
J’en suis d’avis ; on volera pour elle ;
Elle en auroit le gain ; j’en aurois le souci.
Il prononce à ces mots la sentence mortelle.
Margot à sa façon se jette à ses genoux ;
Grace, lui cria-t-elle ; un peu plus d’indulgence ;
Au fonds je n’ai rien fait que vous ne fassiez tous.
Ou par justice, ou par clémence,
Donnez-moi le pardon qu’il vous faudroit pour vous.
Ce caquet étoit raisonnable ;
Mais le valet inéxorable
Lui coupe la parole et lui tord le gosier.
Le plus foible, c’est l’ordre, est puni le premier.
L’ENFANT