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goûtées en François, & je n’en déſeſpére pas, malgré le prejugé, où l’on eſt en France contre les Ouvrages d’Eſprit, qui viennent de nos Pays ſeptentrionaux.

On dira peut-être, que ces Comédies ne ſont pas entiérement dans le goût moderne du Théâtre de Paris. J’en conviens, & je me ſerois bien gardé de tomber dans ce goût. Écrire de pareilles Comédies, c’eſt proprement faire de beaux Dialogues, qui n’ont aucune resſemblance aux Piéces de Théâtre : Artificium iftud jam periit. J’ai entendu à Paris des gens de bon goût ſe plaindre de ce défaut. Cependant ils s’en prenoient moins aux Auteurs, qu’aux Petits Maîtres, qui préſentement maîtriſent le Théâtre de Paris, & ne veulent que de ces Comédies, qui font bâiller les vrais Connoiſſeurs.

Quant à moi, j’ai tâché de faire revivre le goût du ſiécle de Plaute & le goût du ſiécle précédent. Plaute donc parmi les Anciens, & Moliére ſon Imi-