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Être donc né d’une Vierge par l’opération du Saint-Esprit, n’est pas plus extraordinaire ni plus miraculeux que ce que content les Tartares de leur Gengis-kan, dont une Vierge fut aussi la mère  ; les Chinois disent que le Dieu Foé devait le jour à une Vierge rendu féconde par les rayons du Soleil.

Ce prodige arriva dans un temps où les Juifs, lassés de leur Dieu, comme ils l’avaient été de leurs Juges[1], en voulaient avoir un visible comme les autres nations. Comme le nombre des sots est infini, Jésus-Christ trouva des sujets partout, mais comme son extrême pauvreté était un obstacle invincible à son élévation[2], les Pharisiens, tantôt ses admirateurs, tantôt jaloux de son audace, le déprimaient ou l’élevaient selon l’humeur inconstante de la populace. Le bruit courut de sa Divinité, mais, dénué de forces comme il était, il était impossible que son dessein réussît. Quelques malades qu’il guérit, quelques prétendus

  1. 4e Livre de Samuel, chap. 8. Les Israëlites, mécontents des enfants de Samuel demandent un Roi.
  2. Jésus-Christ était de la secte des Pharisiens, c’est-à-dire, des misérables, & ceux-là étaient opposés aux Sadducéens, qui formaient la secte des Riches, &c. Voyez le Talmud.