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§. 9.

Les ambitieux qui ont toujours été de grands maîtres dans l’art de tromper, ont suivi cette route lorsqu’ils donnèrent des lois  ; & pour obliger le Peuple de se soumettre volontairement, ils lui ont persuadé qu’ils les avoient reçues d’un Dieu ou d’une Déesse.

Quoi qu’il en soit de cette multitude de Divinités, ceux chez qui elles ont été adorées, & qu’on nomme Payens, n’avoient point de systême général de Religion. Chaque République, chaque État, chaque ville & chaque particulier avait ses rites propres & pensoit de la Divinité à sa fantaisie. Mais il s’est élevé par la suite des législateurs plus fourbes que les premiers, qui ont employé des moyens plus étudiés & plus sûrs en donnant des lois, des cultes, des cérémonies propres à nourrir le fanatisme qu’ils vouloient établir.

Parmi un grand nombre, l’Asie en a vu naître trois qui se sont distingués tant par les lois & les cultes qu’ils ont institués, que par l’idée qu’ils ont donnée de la Divinité & par la manière dont ils s’y sont pris pour faire recevoir cette idée & rendre leurs lois sacrées. Moyse fut