tant entre l’espérance & la crainte est retenu dans son devoir par l’opinion qu’il a que Dieu n’a fait les hommes que pour les rendre éternellement heureux ou malheureux. C’est là ce qui a donné lieu à une infinité de Religions.
CHAPITRE III.
Avant que le mot Religion se fût introduit dans le monde, on n’étoit obligé qu’à suivre la loi naturelle, c’est-à-dire à se conformer à la droite raison. Ce seul instinct étoit le lien auquel les hommes étaient attachés ; & ce lien, tout simple qu’il est, les unissait de telle sorte que les divisions étoient rares. Mais dès que la crainte eût fait soupçonner qu’il y a des Dieux & des Puissances invisibles, ils élevèrent des autels à ces êtres imaginaires, & secouant le joug de la nature & de la raison, ils se lièrent par de vaines