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la plus grande partie étoit dupe  ; parce que je suppose, ajoute-t-il, qu’il n’y ait que trois Religions, celle de Jésus-Christ, celle de Moyse & celle de Mahomet, si toutes les trois sont fausses, il s’ensuit que tout le monde est trompé : raisonnement scandaleux, & qui, nonobstant toutes les précautions de Pomponace, a donné lieu à Jacques Charpentier de s’écrier : quid vel hac sola dubitatione in Christiana Schola cogitari potest perniciosius ? Cardan fait encore pis dans le IIe. de ses livres de la subtilité ; il compare entre elles succinctement les quatre Religions générales, & après les avoir fait disputer l’une contre l’autre, sans qu’il se déclare pour aucune, il finit brusquement de cette sorte : his igitur arbitrio victoriæ relictis ; ce qui signifie qu’il laisse au hasard à décider de la victoire : paroles qu’il corrige de lui-même dans la seconde édition. Ce qui n’a pas empêché qu’il n’en ait été repris très aigrement trois ans après par Jules Scaliger, à cause du sens terrible qu’elles renferment, & de l’indifférence qu’elles marquoient de la part de Cardan, touchant la victoire que l’un des quatre partis, quel qu’il fût, pouvoit remporter, soit par la force des raisons, soit par la force des armes.