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là, ſelon le Légiſlateur & le Dieu des chrétiens, la ſomme de leurs devoirs : cependant, nous voyons les chrétiens dans l’impoſſibilité d’aimer ce Dieu farouche, ſévere et capricieux, qu’ils adorent ; &, d’un autre côté, nous les voyons éternellement occupés à tourmenter, à perſécuter, à détruire leur prochain, et leurs freres. Par quel renverſement une religion, qui ne reſpire que la douceur, la concor- de, l’humilité, le pardon des injures, la ſoumiſſion aux ſouverains, eſt-elle mille fois devenue le ſignal de la diſ- corde, de la fureur, de la révolte, de la guerre, et des crimes les plus noirs ? Comment les prêtres du dieu de paix ont-ils pu faire ſervir ſon nom de pré- texte, pour troubler la ſociété, pour en bannir l’humanité, pour autoriſer les forfaits les plus inouis, pour met- tre les citoyens aux priſes, pour aſſaſ- ſiner les ſouverains ?

Pour expliquer toutes ces contra-

dictions,