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qui en furent les témoins. L’enthouſiaſme ſe communiqua, & la tyrannie ne ſervit qu’à procurer de nouveaux défenſeurs à la ſecte qu’on vouloit étouffer.

Ainſi, que l’on ceſſe de nous vanter les merveilleux progrès du chriſtianiſme ; il fut la religion du pauvre ; elle annonçoit un Dieu pauvre ; elle fut prêchée par des pauvres à de pauvres ignorans ; elle les conſola de leur état ; ſes idées lugubres elles-mêmes furent analogues à la diſpoſition d’hommes malheureux & indigens. L’union & la concorde, que l’on admire tant dans les premiers chrétiens, n’eſt pas plus merveilleuſe ; une ſecte naiſſante & opprimée demeure unie, & craint de ſe ſéparer d’intérêts. Comment, dans ces premiers tems, ſes prêtres perſécutés eux-mêmes, & traités comme des perturbateurs, euſſent-ils oſé prêcher l’intolérance & la perſécution ? Enfin, les rigueurs, exercées contre