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ſujet attaché ; le juif fut toujours la victime et la dupe de ſes inſpirés, & dans ſes plus grands malheurs, ſon fanatiſme opiniâtre, ſes eſpérances inſenſées, ſa crédulité infatigable, le ſoutinrent contre les coups de la fortune. Enfin, conquiſe avec le reſte du monde, la Judée ſubit le joug des Romains.

Objet du mépris de ſes nouveaux maîtres, le juif fut traité durement, & avec hauteur, par des hommes que ſa loi lui fit déteſter dans ſon cœur ; aigri par l’infortune, il n’en devint que plus ſéditieux, plus fanatique, plus aveugle. Fière des promeſſes de ſon Dieu ; remplie de confiance pour les oracles qui, en tout tems, lui annoncèrent un bien-être qu’elle n’eut jamais ; encouragée par les enthouſiaſtes, ou les impoſteurs, qui ſucceſſivement ſe jouerent de ſa crédulité, la nation Juive attendit toujours un Meſſie, un Monarque, un Libérateur, qui la

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